Page:Ampère - L’histoire romaine à Rome, tome 1.djvu/84

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Pline[1], et l’on entend un bruit souterrain, pareil à celui que l’on produit en marchant sur la solfatare de Naples.

Les eaux acidulées d’Acqua Acelosa, aux portes de Rome, et, dans Rome même, près de Ripetta, les bulles de gaz qui sortent du Tibre, l’abondance de l’acide carbonique dissous prouvée par les incrustations que ce gaz, en se dégageant, précipite dans les conduits des aqueducs, attestent aussi l’action défaillante, mais sensible encore, des forces dont le sol romain fut l’œuvre.

Ainsi, l’on peut suivre à Rome, jusqu’au jour où nous vivons, le prolongement de cette action du feu, qui remonte aux âges où l’homme n’existait pas encore.

Cela eût suffi peut-être pour nous engager à remonter nous-même à ces âges ainsi liés au notre. J’écris l’histoire de Rome d’après mes lieux et les monuments : je devais rechercher quelle a été la disposition originaire des lieux ; les roches de diverse nature, les fossiles d’espèces différentes, sont des monuments.

Il y avait, pour tenir compte de ce passé lointain, un motif de plus. La géologie des villes donne la clef de leur architecture et contient parfois le secret de leur destinée. Souvent la nature des terrains a déterminé l’emplacement des capitales et dessiné d’avance la physionomie qui les caractérise. Peut-être la petite Lutècce ne serait pas devenue le grand Paris, si, dans le voisinage, n’eût

  1. Pl.,Hist. nat., 11, 96, 1