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Mais déjà, dans la période géologique dont je viens de retracer les phases principales, rien n’était indifférent pour l’historien du peuple romain.

Il fallait bien voir comment la Providence s’y était prise pour faire fabriquer par la nature le séjour de ce peuple et préparer le berceau de sa grandeur.

L’état des lieux durant la période historique se ressent encore de leur état dans l’âge qui l’a précédée. Le caractère de plusieurs localités de Rome, de plusieurs événements que rapportent l’histoire ou la légende, ont leur motif, pour ainsi dire, dans l’origine de ces localités.

Sans les actions volcaniques qui ont concouru si puissamment à composer le sol de Rome, il ne serait pas resté plus tard, de ces actions alors affaiblies, la continuation ou la trace, dans les eaux chaudes qui jaillirent miraculeusement sous les pieds des Sabins pour les arrêter ; dans le gouffre ouvert tout à coup au milieu du Forum et ne se refermant qu’après avoir englouti le dévouement de Décius ; dans le Terentum, lieu fangeux au bord du Tibre, d’où sortaient des flammes. Quelles que soient les circonstances plus ou moins fabuleuses que la crédulité populaire a mêlées à ces faits traditionnels ou attachées à ces phénomènes, on n’y découvre pas moins la persistance, à travers l’âge historique, de la puissance ignée ; c’est à elle qu’il faut attribuer les eaux sulfureuses de Tivoli, celles qui, sur l’Esquilin, portaient le nom de lac de