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les eaux ; fragiles et durables témoins de l’élévation qu’atteignirent autrefois ces eaux.

Les collines romaines ne laissaient voir que leur dos émergeant à la surface du grand lac et formant des îles.

Alors, entre les deux cimes du Capitole plus profondément séparées que de nos jours, se précipitait un cours d’eau ceci est démontré par les coquilles fluviatiles qui ont été recueillies au-dessous de la statue équestre de Marc Aurèle. Ce cours d’eau devait s’épancher du côté du Forum et former là une magnifique cascade que personne ne voyait.

Sur l’ile du Pincio croissait, dans cette seconde période, une végétation des zones tempérées, pareille à celle qui croît aujourd’hui au bord des lacs ; c’étaient des saules, des aunes et des roseaux.

Les eaux qui alimentaient le Tibre produisaient donc un grand lac qui noyait presque tout l’emplacement occupé depuis par la ville des anciens Romains et par la ville moderne. Le large lit du Tibre primitif allait du mont Pincio au Janicule, c’est un espace d’un mille et demi ; aujourd’hui la largeur du Tibre n’est que de 185 pieds. Alors il charriait des fragments considérables de laves et de rochers, aujourd’hui il n’entraîne que le sable et le limon de ses bords ; le Tibre actuel n’est donc qu’un mince résidu de ce Tibre primitif.

Qui pouvait maintenir son niveau à cette hauteur et lui donner tant de puissance ?