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D’après ce qui précède, on comprend qu’il ne faut chercher dans Rome ni un cratère ni le souvenir d’éruptions a ciel ouvert ; on doit donc renoncer à voir, dans l’histoire de Cacus vomissant des flammes, bien qu’elle ait trait à des phénomènes ignés, un souvenir d’anciennes éruptions de l’Aventin, et, ce qui me coûte davantage, on doit renoncer a cette idée de Breislak, que le Forum est placé dans un ancien cratère. Cette origine irait bien aux ardeurs bouillonnantes du Forum. Nous verrons qu’au lieu d’avoir remplacé un cratère il a succédé à un marais, c’est moins poétique ; il faut en prendre son parti la science ne confirme pas toujours les rapprochements que désire l’imagination.

Cependant il y a eu dans les environs de Rome, mais postérieurement aux éruptions sous-marines, des volcans véritables ; tel est celui qui avait formé le grand cratère dont les monts Albains sont un débris, et dont le centre était au lieu improprement désigné par le nom de Camp d’hannibal. Ce cratère s’est disloqué et affaissé, laissant visibles trois cratères partiels qui s’étaient ouverts dans sa vaste enceinte ; ils ont donné naissance au lac d’Albano, au lac de Nemi et au vallon de Lariccia, qui est lui-même un lac desséché.

Beaux et paisibles lieux, tant de fois visités avec délices, dont l’aspect riant ne ferait pas soupçonner la terrible origine, si la forme du bassin de ces lacs n’indiquait manifestement la présence d’un ancien cratère, et si l’on ne savait que les terrains volcaniques offrent