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dans la forme arrondie des tertres dont elle est semée, une matière molle, qui, pétrie et moulée par les eaux marines, semble reproduire leurs ondulations.

Là où, au contraire, les tertres de la campagne romaine offrent des pentes abruptes et déchirées, je crois surprendre la trace des courants d’eau douce, qui, à une époque moins ancienne, l’ont sillonnée.

De cette origine volcanique et sous-marine est résulté le terrain de la campagne romaine ; les produits volcaniques, remaniés et conglutinés dans le sein de la mer, ont donné naissance au tuf qui constitue l’ensemble de ce terrain. Ce tuf est tantôt solide et semblable à la pierre, tantôt friable et se désagrégeant en grains détachés ; lorsqu’il est tout à fait compacte, il prend le nom de pépériu, et, quand il passe à l’état sablonneux, il s’appelle pouzzolane.

Le sommet du Janicule sur la rive droite du Tibre et l’ensemble des sept collines de la rive gauche sont formés de ce tuf volcanique ; il s’y montre surtout à l’état le moins compacte, à l’état granulaire.

Le Capitole seul est presque entièrement composé d’un tuf pierreux : il fallait un noyau plus solide à cette colline qui devait être le trône du monde.

Si les dépôts marins ne constituent aucune des collines de Rome, ils sont la base de toutes, et l’on a vu nettement le pied de la roche Tarpéienne s’appuyer sur eux[1].

  1. Dans les souterrains de l’hopital de la Consolation.