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Panfili, au pied de l’aqueduc qui traverse la villa Wolskouska. Sur les montagnes, erraient l’éléphant, le mastodonte, le rhinocéros, le tapir, l’hippopotame, animaux dont les formes bizarres perpétuent le caractère de cette création étrange, antérieure à la nôtre, et qui ne semble pas lui appartenir.

Au fond de la mer et sur ses bords se déposaient des argiles bleues et grises surmontées d’un lit de sable jaune. Sur la rive droite du Tibre, cet ancien dépôt marin atteignit une certaine hauteur ; il constitue le premier étage du Janicule, le second a été ajouté par les causes volcaniques. Le sommet du Janicule primitif est marqué par ces sables jaunes, qui ont fait donner à une église consacrée à saint Pierre le nom de San Pietro in Montorio, in monte Aureo (Saint-Pierre sur le mont doré).

Ces sables formaient la plage de la mer d’alors, sous laquelle les futures collines de Rome furent enfouies avant d’être soulevées[1]. Sur le rivage de cette mer, croissaient des plantes de la famille des algues ; des pins, dont les débris sont mêlés parmi les galets et les sables, s’élevaient au bord de la mer antique, comme près du littoral actuel, aux portes d Ostie, s’élèvent les beaux pins de Castel fusano.

Les sept collines de la rive gauche ont été postérieu-

  1. On a trouvé des coquilles d’huitres sur le Monte Mario, à 440 pieds au-dessus du niveau de la mer. Brocchi, Descrizione dell’ agro romano, 164.