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cercle d’azur, qui commence au Soracté et finit aux montagnes de Tivoli, formait un vaste golfe très-ouvert.

À l’extrémité septentrionale de ce rivage abrupt et concave, se détachait le sommet isolé du Soracte, qui par sa forme et sa couleur ressemble encore aujourd hui à une île bleue de la mer Egée.

Au sud, le demi-cercle se terminait par un haut promontoire (le mont Saint-Janvier). La campagne romaine et le lieu où devait exister Rome étaient sous les eaux.

Le groupe si gracieux des montagnes d’Albe et de Tusculum (d’Albano et de Frascati), ce groupe dont les contours arrondis contrastent heureusement avec les lignes fermes et tranchées de l’Apennin, n’avait pas encore surgi par l’action des volcans, et, plus au sud, la mer, remplissant tout l’espace qu’occupent les marais Pontins, s’étendait jusqu’au cap de Circé.

Les pentes de l’Apennin étaient couvertes d’une végétation un peu plus méridionale que celle d’aujourd’hui. Ce n’était pas la végétation des tropiques, mais la végétation de la Sicile et de l’Égypte[1]. C’était avec les chênes, les platanes, les peupliers, qu’on trouve encore, les orangers, qui ne croissent à Rome que dans les jardins, les aloès, les cactus, qu’on ne voit plus que dans les villas romaines, dans un coin de la villa

  1. Ponzi, Storia naturale dei lazio Giornale nuova serie, XXII, p. 104 et suivantes.