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Je suis parvenu, grâce à ce travail, à m’orienter dans la Rome ancienne à peu près comme dans une ville où j’aurais vécu. J’y ai vécu, pour ainsi dire, m’y promenant sans cesse en esprit, tandis que je parcourais la Rome actuelle, qui disparaissait devant moi pour me laisser voir à chaque pas un temple, un portique, une basilique, un palais ; suivant une rue antique souvent indiquée encore aujourd’hui par une rue moderne ; rencontrant Cicéron dans le vicolo qui conduisait de la voie sacrée à la maison de Clodius, son voisin et son ennemi, ou Horace, à l’endroit où il fut abordé par le fâcheux, tandis qu’il musait parmi les boutiques de la voie sacrée, endroit que je sais à très-peu de chose près, et d’où je me suis diverti plus d’une fois à l’accompagner, poursuivi de son fléau, au-delà du Tibre et jusqu’aux jardins de César. Je connais la demeure et, si j’osais dire, l’adresse de la plupart des hommes célèbres de la République et de l’Empire, – sans parler de celle des rois, — l’adresse de Valerius PubIicola, de Manlius, de Scipion l’Africain, de Pompée, de Sylla, de Lucultus, de Crassus. Je pourrais, sans trop demander mon chemin, aller chercher Ennius dans sa pauvre maison de l’Aventin, où il vivait servi par une seule esclave ; Térence, dans ses beaux jardins hors de la porte Ca-