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Un reste de l’égout de Tarquin subsiste pour attester la grandeur de son règne et les durs travaux imposés a la multitude qui amenèrent sa chute ; pour marquer la fin de la tyrannie et le commencement de la liberté.

Sous la république, chaque temple rappelle une victoire à l’occasion de laquelle il a été voué et inauguré ; la création ou la continuation des routes, qui partent de Rome et vont de tous côtés, marquent la direction et le progrès de la conquête. L’histoire de la tribune est toute l’histoire de la liberté romaine ; d’abord voisine du Comitium patricien vers lequel les orateurs, même en parlant au forum plébéien, se tournaient toujours jusqu’à Caïus Gracchus, elle fut transportée dans le bas forum par César, qui voulait en toute chose séparer Rome de son passé, et réduire la démocratie à elle-même pour en avoir meilleur marché. César mourut, mais, avant de mourir, il avait tué la liberté ; la tribune devait en suivre le sort, et comme elle expirer sur les marches du temple de César, symbole du despotisme divinisé.

Les lieux et les monuments peuvent donc raviver en nous le sentiment historique en l’éclairant ; ils sont donc tout ensemble la poésie et le commentaire de l’histoire.