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Ces débris de constructions, ces tronçons de statues reportent immédiatement la pensée vers le siècle dont elles expriment le génie particulier, et donnent une intuition rapide et sûre de ce génie !

L’architecture est, comme les inscriptions et médailles, un témoin contemporain, qui dépose de qu’il a vu, et qui souvent donne un démenti sans réplique aux conclusions présentées par les avocats de tel ou tel système, dans ce débat sur le passé, toujours pendant au tribunal de la postérité. On peut nier l’existence de Romulus dans une université d’Allemagne ; c’est plus difficile quand on voit de ses yeux un mur qui n’a pu être que le mur de la petite Rome du Palatin. On peut contester de loin au peuple étrusque l’influence sur la civilisation romaine que les anciens lui attribuent mais on est ramené à les croire en voyant de ses yeux combien l’architecture étrusque ressemble à celle de l’époque des rois ; en retrouvant dans celle-ci l’appareil des murs qu’on a observés à Fiésole ou à Volterra, et dans l’indestructible voûte de l’égout de Tarquin, la voûte étrusque. On est plus frappé aussi de la proximité de cette civilisation antérieure, quand tous les jours, en passant le Tibre, on va dans l’antique Étrurie. Comment douter de l’agrandissement de Rome sous les rois étrusques,