vais être le sujet de la moquerie ; peu me plaindront,
toutes me fuiront. Ah ! me voilà couverte
de honte ! Mais je veux aller trouver ma mère,
poursuivis-je ; elle pourra me blâmer, mais peut-être
me pardonnera-t-elle. Un garçon m’a……
eh bien, où est donc le grand crime ? Y ai-je consenti ?
C’est ainsi que je raisonnais. Oui, continuai-je,
je vais la trouver. Je me levai de dessus
mon lit dans ce dessein. Je commençai d’abord à
aller chez la supérieure, avec qui j’eus un long
entretien, pendant lequel ma mère entra.
Qu’ai-je donc appris, madame ? dit-elle à la supérieure ; et sur-le-champ, m’adressant la parole, et vous, mademoiselle, pourquoi vous trouvez-vous ici ? Il fallait répondre ; j’étais déconcertée, je baissais les yeux ; on me pressa, je bégayai. La supérieure prit la parole pour moi : elle le fit avec esprit. Si elle ne me donna pas tout-à-fait tort dans la conduite qu’on avait tenue avec moi, elle ne me chargea pas assez pour faire croire que je fusse bien coupable ; ma faute passa pour une imprudence où le cœur n’avait eu aucune part, pour ma violence de la part d’un jeune téméraire que l’on promit bien de ne plus laisser revenir à la grille, et on conclut qu’il n’y avait que mademoiselle