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sanglots, remplirent d’abord les premiers moments de cette réunion à la fois si douce et si déchirante. Leur entretien devint ensuite plus suivi ; Virginia raconta à son amant comment elle avait été mise au couvent et comment elle avait prononcé ses vœux.

Eugenio raconta à son tour à Virginia qu’il avait été envoyé à Vienne par Sa Majesté, qu’il lui avait écrit plusieurs fois et qu’il avait été étonné qu’elle ne lui eût jamais répondu ; qu’à son retour il s’était empressé d’aller chez le marquis de Spazonni, son père, où il n’avait trouvé personne ; qu’enfin Laurana, domestique de la maison très-attachée à Virginia, lui avait appris, les larmes aux yeux, que son amante était au couvent de San Cypriano ; qu’il s’y était rendu aussitôt ; que pour lui parler il avait cherché à décider le vieux Francisco à lui procurer le moyen de la voir, ce qu’il avait fait ; enfin Eugenio, parlant des parents de Virginia, s’écria : Qu’ils tremblent, s’ils osent résister aux démarches que je vais faire pour réclamer contre les vœux par lesquels ils ont cru t’enchaîner ; j’armerai contre eux toute la sévérité du pape ; et le crédit du cardinal Caprera, mon oncle, me répond d’atteindre le but de mes désirs.