en conversant avec le père chargé de recevoir les
notes, que nos frères s’arrêtent souvent, après
deux ou trois heures, sous les arbres qui se trouvent à
l’entrée de la ville, pour laisser passer le
temps de la réfection des moines, parce qu’ils se
réjouissent plus librement et mieux dans les
chambres de leurs hôtes que dans le réfectoire ; ce
qui est contre la défense de notre ordre, dont la
règle porte qu’étant en voyage on doit se rendre
dans les monastères au temps des repas, autant
que cela se peut, afin de leur être moins à charge.
La plupart des anciens ne sont jamais disposés recevoir d’autres injonctions que ce qui leur est dicté par leur amour-propre ; ils sortent, au gré de leur volonté, pour aller où la volupté les appelle. Cela est très-bien connu des supérieurs, mais le gouvernement des supérieurs de notre ordre ne dure que trois ans, ils sont bien aises de jouir comme les autres de leur liberté quand ils ne sont plus en fonctions.
En un mot, l’esprit d’obéissance est si bien éteint parmi nous, que les gardiens ne se hasardent pas de rien commander qu’il ne soit assuré que le commandement sera bien reçu de celui à qui il s’adresse.