venu. Aussitôt que le père gardien fut seul avec
la jeune fille, il se mit en devoir d’exécuter le
dessein qu’il avait projeté depuis longtemps. Il la
jeta en badinant sur sa couchette ; elle fit au commencement
un peu de résistance, mais comme elle
avait de l’esprit, beaucoup d’amour et un peu de
vin dans la tête, elle laissa faire au gardien ce
qu’il souhaitait depuis si longtemps. Lorsqu’ils
eurent accompli l’œuvre, le gardien la conjura de
continuer avec lui ce genre de vie et de venir le
voir souvent. Ils passèrent ainsi deux ans dans les
plus agréables plaisirs.
Telles sont les ruses les plus communes que les capucins emploient pour satisfaire à leur lubricité. Mais ils ne remplissent pas avec plus d’exactitude leurs vœux d’obéissance. On pourrait faire un gros volume des exemples de leur insubordination. Je me contenterai seulement d’en rapporter quelques-uns qui prouvent leur indocilité.
Nos supérieurs, par principe de politique, envoient souvent dans des villages des prédicateurs pour instruire les paysans, qui nous donnent au temps des récoltes mille sortes de provisions. Ces sortes de missions ne semblent pas aux prédicateurs fort glorieuses, ni capables de leur procurer