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chez lui. Elle lui promit de le faire ; et le jour fixé il envoya dix de ses moines hors du couvent, dans des villages situés çà et là ; il ne garda dans sa maison qu’un de ses amis intimes et qui était le compagnon de ses débauches.

La jeune villageoise vint sur les quatre heures sonner à la porte. Le compagnon alla lui ouvrir, et lui dit en riant : entrez, ma fille, je vais avertir le révérend père gardien. Elle ne fit aucune difficulté.

Le frère fit semblant d’aller sonner les complies pour ne lui donner aucun soupçon et pour éviter le scandale, quoiqu’il n’y eût personne pour chanter.

Le gardien vint rejoindre la jeune fille, la salua lui dit : ma belle enfant, je n’ai point de panier pour mettre les fruits ; prenez la peine de venir avec moi, je vous en donnerai d’autres pour remplacer les vôtres. Elle le suivit sans résistance dans sa chambre, où se trouvait une collation bien apprêtée ; il n’eut pas beaucoup de peine à la décider à boire et à manger. Il y avait d’excellent vin d’Espagne, dont elle but largement. Il y avait deux autres moines qui avaient pris part au repas, mais ils se retirèrent, comme on était con-