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veau, et ce fut là que se terminèrent les plaisirs de notre voyage.

Arrivé à Paris, je suivis l’exemple de mon provincial, et j’envoyai à ces religieuses certaines eaux pour servir à la guérison des hydropisies que l’amour peut engendrer.


Aventure du gardien du couvent de Provins.


Un capucin des plus célèbres de l’ordre, par sa qualité et par sa science, trouva moyen, par ses intrigues, de se faire élire gardien du couvent de Provins, si renommé à cause des crimes que les franciscains ont commis avec une foule de religieuses qu’ils ont débauchées. Ce révérend père, qui était gardien en 1676, fut cause des égarements de ces pauvres filles. Ce capucin était le mieux fait de notre ordre. Il avait l’esprit subtil et persuasif ; si la mémoire ne lui avait pas manqué, il aurait été un des plus habiles et des plus recherchés prédicateurs de son temps.

Comme il ne souhaitait d’arriver au gardienat que pour suivre impunément ses désirs effrénés, sans appréhender la censure, il s’abandonna entièrement aux plaisirs, ne négligea rien de ce