provincial, il ne le fut pas moins en voyant l’état
où était le secrétaire. Il était couché sur deux
chaises, le visage pâle, la corde défaite, ses sandales éloignées
de lui, son habit levé négligemment,
et une dame lui tenait la main à la grille.
Je courus d’abord pour le secourir ; mais la posture
où je vis la dame en m’approchant me fit bien
voir qu’il n’était mort que pour revivre. Je les
laissai faire, après qu’elle m’eut assuré que ce ne
serait rien. J’allai dire à mes deux amis que le
père provincial leur souhaitait un heureux retour
au couvent, et qu’il se recommandait à leurs
saintes prières, mais qu’il ne pouvait les voir,
à cause d’une affaire à laquelle il était occupé.
Nous bûmes le vin de l’étrier et nous nous quittâmes. Rendu ainsi à moi même, j’avisai à finir ma neuvaine aussi gaîment que je l’avais commencée.
Je contractai une liaison plus étroite avec nos trois jardinières, et j’allai toutes les nuits au rendez-vous du réservoir, où je goûtais avec ces charmantes filles toutes les délices de l’amour.
Cette agréable neuvaine finie, il fallut reprendre la route de Paris. En chemin, nous revîmes nos belles hôtesses, qui nous régalèrent de nou-