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était le père prédicateur, croyant que j’étais le frère. Je leur répondis tout bas qu’il me suivait, et en même temps je réfléchis au moyen de n’être pas reconnu avant coup-férir. Le prédicateur et le frère vinrent ensuite.

Le frère passa le premier, comme je l’en avais averti, et s’empara de celle qu’il aimait, tellement que le prédicateur fut obligé de s’accommoder de la troisième.

Nous passâmes ainsi deux heures le plus agréablement du monde. Deux de ces jeunes nonnes furent mieux satisfaites qu’auparavant, chacune ayant son chacun. Nous nous retirâmes ensuite en nous raillant du prédicateur, qui avait été frustré de sa proie accoutumée ; mais il se défendit en disant qu’il avait trouvé la dernière aussi bonne que la première. Nous allâmes ensuite vider une bouteille d’excellent vin, et nous nous mîmes chacun sur un lit, où nous nous reposâmes jusqu’à dix heures.

En se levant, ils allèrent dire adieu à leurs nonnes, et après avoir dîné ils me manifestèrent le désir de prendre congé du provincial, parce qu’ils voulaient partir dans une heure, afin d’être le lendemain matin à Paris. Je les invitai à m’at-