Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/49

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 37 —


aie obtenu la plus grande faveur. Je préférerais plutôt rompre avec le prédicateur que de ne pas me satisfaire.

Voilà quatre jours que nous continuons ce train de vie sans avoir pu jusqu’à présent avoir entre mes bras celle que j’adore, et comme je suis obligé de partir demain, je rêvais au moyen de parvenir à mon dessein, lorsque vous m’avez rencontré.

Je suis bien aise, lui répondis-je, que vous m’ayez fait cette confidence, parce que j’imagine un expédient pour vous faire obtenir l’objet de vos vœux, pourvu que vous vouliez m’admettre en votre compagnie. — Pour moi, répliqua-t-il, je le veux bien, mais il faudrait en parler au père, et je ne sais comment lui faire la proposition de vous mettre de la partie. — Au contraire, lui dis-je, il ne faut point lui en parler ; ce serait le moyen de voir votre entreprise avortée ; montrez-moi seulement le lieu, et vous reposez sur moi pour le reste. Nous allâmes reconnaître l’endroit. Il m’instruisit de la manière dont je devais me conduire sans être vu, et où je trouverais les galantes nonnettes. Cela résolu, je ne manquai pas de me trouver avant eux au rendez-vous. Nos trois religieuses y étaient déjà, qui me demandèrent où

  AMOURS. TOME 1.
3