la clef et nous a dit de passer par là à deux heures
du matin, en sortant des matines. Nous avons suivi
cet avis, et nous avons réussi à passer, et, sortant
de là, nous nous sommes trouvés dans le bois
qui est dans l’enceinte du couvent. C’est là que
nous attendaient trois mignonnes en bonne dévotion.
Comme elles étaient préparées à la chose, il
ne nous a pas fallu longtemps pour les résoudre,
quoiqu’elles nous aient juré qu’elles n’avaient jamais
connu d’homme. Mais il est survenu une
dispute assez plaisante entre elles, parce qu’elles
étaient trois et que nous n’étions que deux. Il y
en a eu une plus modérée que les autres ou
plutôt qui appréhendait que les différends
ne fissent perdre trop de temps, et qui a bien
voulu attendre que son amie eût fait. Mais elle
n’a pas été la plus mal partagée, parce que de ma
vie je ne me suis trouvé plus vigoureux. Après
que j’ai eu donné quelque satisfaction à la première,
je me suis trouvé en état de donner à la
seconde le double de ce que j’avais fait à la première.
Mais ce qui fait l’objet de mon chagrin,
c’est que le prédicateur s’est saisi de la plus jeune
et de la plus jolie, pour laquelle j’ai une si grande
passion que je ne serai jamais content que je n’en
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