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vais eu à faire choix d’un époux pour elle, c’est vous-même que j’aurais choisi. Poursuivez donc votre entreprise. Je vous accompagnerai demain au soir et conduirai moi-même Agnès à la maison du cardinal. Ma présence légitimera sa conduite et mettra à l’abri de toute censure sa fuite du couvent.

Le marquis lui témoigna sa vive reconnaissance. Lorenzo lui apprit qu’il n’avait plus rien à craindre de l’inimitié de dona Rodolphe, car elle était morte depuis cinq mois. Les deux amis se séparèrent ensuite.

Tout était prêt pour le second enlèvement d’Agnès ; Raymond et Lorenzo se rendirent le lendemain, à minuit, avec un carrosse à quatre chevaux, sous les murs du couvent. Don Raymond, possesseur de la clef du jardin, en ouvrit la porte ; ils entrèrent et attendirent pendant quelque temps qu’Agnès vînt les rejoindre. Le marquis, impatient et craignant que la seconde tentative ne fût pas plus heureuse que la première, proposa d’aller de plus près reconnaître le couvent. Les deux amis s’approchèrent ; tout était tranquille et dans l’obscurité. Mais en vain attendirent-ils ; l’abbesse, quoiqu’instruite du dessein de l’amant