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dre que, soupçonnant une certaine dame d’être mêlée dans cette affaire, et ayant quelques raisons de désirer que son nom restât inconnu, je croyais devoir interroger cet homme en particulier. La délicatesse de don Gaston ne lui permit point d’insister sur ce point, et l’assassin fut transporté à mon hôtel.

Le lendemain matin je pris congé de mon hôte, qui devait le même jour retourner auprès du duc. Mes blessures avaient été légères. Le chirurgien qui examina celle du spadassin la déclara mortelle. Il mourut en effet quelques minutes après avoir avoué que dona Rodolphe avait été l’instigatrice du complot.

Je n’eus plus alors d’autre affaire que celle de retrouver Agnès, de la revoir. Je ne vous ferai point mystère, Lorenzo, des moyens que j’employai pour y parvenir. Je corrompis à prix d’argent le vieux jardinier, qui m’introduisit dans le couvent de Sainte-Claire, déguisé sous un habit de paysan. Je fus même présenté à l’abbesse et accepté par elle en qualité de garçon jardinier. Je revis Agnès, je la vis plusieurs fois avant qu’elle pût me reconnaître. Plusieurs fois j’entendis sa vieille et austère abbesse, se promenant