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La lecture de ce billet me causa la joie la plus vive ; je ne trouvai point de mots pour témoigner à Théodore l’excès de ma reconnaissance. Son attention et son adresse méritaient véritablement les plus grands éloges. Vous croirez aisément que je ne lui avais pas fait confidence de ma passion pour Agnès ; mais son coup-d’œil était fort juste ; il avait deviné mon secret ; et aussi discret qu’il était clairvoyant, il avait gardé pour lui seul ses remarques. Notez encore qu’ayant observé en silence tout le progrès de cette affaire, il ne s’en était mêlé qu’à l’instant même où mon intérêt avait exigé son intervention. J’admirai également son bon sens, sa pénétration, son adresse et sa fidélité. Ce n’était pas la première preuve qu’il me donnait de sa promptitude et de sa capacité. Durant mon séjour à Strasbourg, il avait appris en très-peu de temps et avec beaucoup de succès les éléments de la langue espagnole ; il passait la plus grande partie de son temps à lire ; il était fort instruit pour son âge, et réunissait aux avantages d’une jolie tournure, d’une figure agréable, ceux d’un jugement fort sain et d’un excellent cœur. Son âge est à présent quinze ans. Il est toujours à mon service, et quand vous le verrez, je suis sûr