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bonne forme, elle me lança un regard à la fois méprisant et malicieux et sortit. Je me retirai dans ma chambre et je passai la nuit à songer au moyen de soustraire Agnès au pouvoir tyrannique de sa tante.

Après la déclaration formelle de la baronne, il m’était impossible de faire un plus long séjour au château de Lenderberg ; j’annonçai donc dès le lendemain matin mon intention de partir sur-le-champ. Cette résolution parut sincèrement faire de la peine au baron ; il me montra même à cette occasion un attachement si vif, que je crus devoir le mettre, s’il était possible, dans mes intérêts ; mais à peine eus-je prononcé le nom d’Agnès qu’il m’interrompit brusquement en me déclarant qu’il lui était entièrement impossible de se mêler de cette affaire. Je vis que je perdrais mes représentations ; la baronne le gouvernait despotiquement, et la réponse du baron m’annonçait qu’elle avait déjà parlé.

Agnès ne parut point ; je demandai la permission de prendre congé d’elle ; ma demande fut rejetée. Je fus forcé de partir sans la voir.

Le baron en me quittant me prit la main affectueusement, et m’assura qu’aussitôt que sa nièce