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Voyage avec le provincial et son secrétaire.
Aventures agréables de ce voyage.


Le premier voyage que je fis, ce fut pour accompagner notre provincial à dix lieues de Paris. Il avait son secrétaire avec lui. Nous couchâmes chez un gentilhomme, qui se trouva sur notre route. Il avait une femme très-belle et une jeune sœur fort jolie. Nous arrivâmes sur les deux heures, et l’on nous offrit d’abord une collation qui valait un bon dîner. Comme c’était au mois de juin, époque où les chaleurs sont grandes, nous prîmes le frais dans les chambres, jusqu’à ce que le soleil étant près de finir sa carrière, il prit envie à nos pères d’aller dire leur bréviaire dans un bois touffu qui était au bout du jardin. Les dames restèrent dans la chambre, s’occupant à des tapisseries, et le maître de la maison se retira dans son cabinet pour écrire quelques lettres et vaquer à ses affaires particulières.

Avant de laisser sortir les pères, on se mit en devoir de pourvoir au souper. Le cuisinier était malade, et nous étions en danger de n’avoir que la broche, si le provincial, non moins friand