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J’interrompis ces transports de joie en lui montrant les brigands qui avançaient. Aussitôt la plus grande partie de la troupe, presque toute composée de dragons, se hâta d’aller à eux. Les bandits ne les attendirent pas. Dès qu’ils s’aperçurent qu’à leur tour ils étaient menacés, ils tournèrent bride et s’enfuirent dans le bois, où ils furent poursuivis par nos libérateurs.

Cependant, l’étranger que j’avais deviné être le baron de Lenderberg, après m’avoir remercié du soin que j’avais pris de son épouse, nous proposa de retourner en toute diligence à la ville. La baronne, sur qui les effets du breuvage n’avaient pas cessé d’opérer, fut placée devant nous. Marguerite et son fils remontèrent à cheval. Les domestiques du baron suivirent, et nous arrivâmes bientôt à l’auberge où le baron avait pris son logement.

C’était à l’Aigle d’Autriche, où mon banquier, à qui j’avais écrit le dessein que j’avais de voir Strasbourg, m’avait aussi retenu un appartement. Je fus enchanté de demeurer si près du baron et d’être à portée de cultiver sa connaissance, que je prévoyais m’être très-utile en Allemagne. À notre arrivée dans l’auberge, la baronne fut mise au lit.