voisin, et le pria d’aller quérir le commissaire.
Celui-ci étant arrivé, le maître de la maison lui
jeta la clef par la fenêtre, parce qu’il voulait rester
dans la chambre avec nous pour empêcher le
commissaire d’être prévenu et pour que nous ne
pussions éveiller les endormis. Aussitôt que le
commissaire fut entré dans la chambre. — Monsieur,
lui dit-il, je sais que ces charmes n’ont pas
de pouvoir contre la justice ; c’est pourquoi je
vous ai fait appeler pour vous saisir d’un sorcier
qui a pris ma ressemblance sous l’habit d’un capucin
afin de jouir de ma femme. Je suis trop
persuadé qu’elle est vertueuse pour croire qu’elle
pût, sans être surprise, faire quelque chose contre
son honneur, et d’un autre côté je ne puis croire
que ce soit un véritable capucin. Éclaircissons
ce mystère. À ces mots il ouvre la porte et éveille
les deux amants.
Le mari est étrangement étonné en voyant que ce capucin est son neveu, et celui-ci ne l’est pas moins de la présence de son oncle ; mais la femme est bien plus surprise qu’aucun de nous lorsqu’elle s’aperçoit que son mari la surprend toute nue, ses bras et ses jambes entremêlés à ceux du capucin.