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passa derrière ses beaux-fils, s’arrêta un moment devant moi, et inclina sa tête sur son épaule. Ce signe que je compris me tira d’incertitude. C’était me dire qu’il fallait imiter la baronne, et feindre que la liqueur faisait le même effet sur moi. Je suivis ce conseil, et bientôt après je parus enseveli dans un profond sommeil.

— Bien ! bien ! s’écria Baptiste au moment où je me renversais sur ma chaise, à la fin, le voilà endormi ! Je commençais à croire qu’il avait deviné nos projets, et que nous serions forcés de le dépêcher à tout événement.

— Et pourquoi ne pas le dépêcher à tout événement ? répondit le farouche Jacques. Pourquoi lui laisser le pouvoir de trahir notre secret ? Marguerite, donnez-moi un de mes pistolets ; un petit mouvement du doigt nous aura bientôt défait de lui.

— Et supposez, répondit le père, que nos camarades ne puissent pas arriver cette nuit, quelle jolie figure nous ferions quand les domestiques viendraient demain matin nous demander leurs maîtres. Non, non, Jacques, il faut attendre nos associés. S’ils viennent, nous sommes assez forts pour vaincre les domestiques aussi bien que les

  AMOURS. TOME 3.
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