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Il obéit et nous le suivîmes ; les chevaux parvinrent non sans peine à traîner après nous la voiture brisée. Mon domestique était transi de froid, au point de ne pouvoir plus parler, et moi-même je n’avais pas moins besoin de me réchauffer. En approchant de la maison, qui nous parut petite, mais propre, je fus enchanté de voir à travers les vitres l’éclat d’un bon feu. Notre conducteur frappa à la porte ; on fut quelque temps sans répondre. On semblait incertain si on devait nous ouvrir.

— Allons, allons, ami Baptiste, cria le postillon, aussi impatient que nous, que faites-vous donc ? Êtes-vous endormi, ou bien voudriez-vous refuser un logement pour cette nuit à un voyageur dont la chaise vient de se casser dans la forêt ?

— Ah ! est-ce vous, honnête Claude ! répondit une voix qui nous parut celle d’un homme ; attendez un moment, vous allez entrer.

Aussitôt on tira les verrous, la porte s’ouvrit, et nous vîmes paraître devant nous un homme tenant une lampe dans sa main ; il fit à notre guide un accueil amical ; puis s’adressant à moi :

— Entrez, monsieur, entrez et soyez le bien-