mon premier séjour. Pendant quelque temps je
fus enchanté de cette ville, où l’on goûte toutes
sortes de plaisirs. Mais bientôt je la quittai pour
me rendre en Allemagne, me proposant d’y visiter
les cours principales. Cependant, avant de
quitter la France, je comptais m’arrêter quelques
jours à Strasbourg. Comme j’étais descendu à Lunéville
pour prendre quelques rafraîchissements, je
remarquai à la porte du Lion d’Argent un brillant
équipage et quatre domestiques en riche livrée.
Bientôt je vis une dame d’un extérieur très noble,
accompagnée de deux femmes de chambre, monter
dans la voiture, qui partit aussitôt.
Je demandai à l’hôte quelle était cette dame.
— Une baronne allemande, monsieur, d’un rang et d’une fortune considérables ; ses domestiques m’ont dit qu’elle avait été voir la baronne de Longueville, et à présent elle se rend à Strasbourg, où elle trouvera son époux ; de là ils retourneront tous deux en Allemagne.
Je remontai dans ma chaise pour arriver le soir à Strasbourg. Je fus trompé dans mon espérance. Au milieu d’une forêt très-épaisse, l’essieu de ma voiture se rompit, et je me trouvai fort embarrassé sur les moyens de continuer ma route. C’é-