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que comme un simple gentilhomme. Cet ordre, il me le donnait par déférence aux conseils de son ami le duc de Villa-Hermosa, dont j’avais toujours révéré le mérite et la connaissance parfaite qu’il avait du monde.

— Croyez-moi, mon cher Raymond, dirait-il, vous recueillerez dans la suite les fruits de cette dégradation passagère. Il est certain qu’en votre qualité de comte de Las Cisternas on vous recevrait partout les bras ouverts, et la vanité de votre âge serait flattée des égards qu’on vous témoignerait en tous lieux. En cachant votre nom, vous ne pourrez plus compter que sur vous-même. Vous avez d’excellentes recommandations ; ce sera maintenant votre affaire d’en tirer parti. Il vous faudra prendre la peine de plaire, de gagner l’estime de ceux à qui vous serez présenté. Ceux qui auraient brigué l’amitié du comte de Las Cisternas n’auront aucun intérêt à déprécier les bonnes qualités ou à supporter les défauts d’Alphonse d’Alvarado ; ainsi, lorsque vous parviendrez à vous faire aimer, vous serez sûr de le devoir à votre mérite et non à votre rang, et l’intérêt qu’on vous montrera vous paraîtra bien plus flatteur. D’ailleurs, votre naissance ne vous permet-

  AMOURS. TOME 3.
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