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parvenu à son but, continua longtemps ce train de vie avec elle, en entretenant la discorde dans la maison.



Aventure du frère qui raconte les histoires et d’un
prédicateur de son ordre, dans la maison d’un
riche bourgeois.


Un prédicateur, dont le compagnon était par hasard à la campagne, me pria de lui tenir compagnie un jour seulement. Le gardien le permit. Nous partîmes du couvent le matin, après avoir déjeuné. Il fit quelques visites chez quelques-uns de ses amis, et la dernière fut chez un riche bourgeois. Nous trouvâmes sa femme au logis en habit négligé, mais très-propre. Cela lui seyait si bien qu’elle eût tenté l’homme le moins porté à l’amour. Dès que nous arrivâmes, elle montra assez de réserve, ne me connaissant pas ; mais le père lui dit que j’étais de ses amis, et elle se mit dans son train ordinaire. Elle se montra enjouée et galante. Je craignais, dit-elle, que vous ne vinssiez pas, car mon mari ne doit revenir que ce soir. — Peu s’en est fallu, en effet, que je ne vinsse pas,