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de votre passion. Cependant, pour vous prouver qu’elle ne me déplaît point et que mon intention n’est pas de vous désespérer, recevez cette marque de mon affection et pensez quelquefois à Leonello.

En disant ces mots, elle lui tendit une main sèche et ridée, que don Christoval baisa, mais ce fut de si mauvaise grâce et avec une répugnance si marquée, que Lorenzo eut toutes les peines du monde à ne pas éclater de rire. Leonello alors se hâta de sortir de l’église ; l’aimable Antonia la suivit en silence. Quand elle fut arrivée au portail, elle tourna involontairement la tête, et ses regards se portèrent vers Lorenzo. Celui-ci, qui ne la perdait pas de vue, lui fit un grand salut, montrant par quelques signes qu’il regrettait de la quitter ; elle lui rendit le salut et se retira promptement.

— Ainsi, dit Christoval à son ami lorsqu’ils furent seuls, vous m’avez procuré une charmante intrigue ! Pour favoriser vos desseins sur Antonia, j’ai fait obligeamment quelques honnêtetés à la tante ; et après une heure au plus, je me trouve à deux doigts du mariage. Comment me récompenserez-vous, mon cher, de ce que j’ai souffert pour vous servir, d’avoir pu baiser en votre nom la main de