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N…, dit une religieuse dans sa déposition, donnait des amis à toutes les jeunes professes. Il prêcha à ma profession ; il m’appelait sa fille pour cette raison. Il me dit, aussitôt que j’eus fait ma profession, qu’il me voulait donner un cordelier pour ami, qui était beau garçon, galant, bien fait, et qu’il me voulait marier avec lui. Il parlait souvent de ces sortes de mariages. »

Pour maintenir cet esprit de galanterie dans le couvent de ces filles, les provinciaux avaient toujours soin de nommer des abbesses et des maîtresses qui pouvaient s’accommoder de cette joyeuse vie. Voilà comme à ce sujet s’explique une religieuse. « Il y a dix années, qu’au temps de l’élection de madame d’Assonville, première abbesse de ce nom, ils firent tous leurs efforts pour mettre en sa place madame ***, qui avait fait le dernier mal avec le père ***, cordelier.

La sœur N… montrait librement les lettres d’amour qui lui étaient écrites par les cordeliers, racontait les songes qu’ils faisaient pour elle. Elle leur donnait accès dans sa chambre nuit et jour, et pour récompense elle fut faite maîtresse des novices.

Il y a eu des cordeliers qui, après avoir entendu