ensuite les exemples des débauches qui se faisaient
dans les autres maisons de leur ordre pour
les obliger à les imiter. On passait de ces entretiens
à des discours plus libres et plus insolents ;
on dansait de part et d’autre aux chansons, on jetait
bas le froc et l’habit de cordelier, on paraissait
avec des habits de satin et des garnitures de
rubans de couleur ; quelquefois les cordeliers passaient
leurs habits aux filles, et celles-ci les leurs
aux cordeliers. Quelques-unes, à la sollicitation des
pères, se sont déguisées en séculières, et ont paru
devant eux au parloir, la gorge nue et semée de
mouches comme le visage, etc. On jouait en cet
état des baisers aux cartes et à d’autres petits
jeux, jusqu’à cinq heures du matin ; ou rompait
les grilles pour exécuter les choses avec plus de
facilité et l’on passait les jours et les nuits entières
dans ces exercices. »
Les supérieurs et les provinciaux des cordeliers, loin de proscrire ces abus, lorsque dans leurs visites des religieuses jalouses ou repentantes venaient les leur dénoncer, étaient les premiers à plaisanter celles qui venaient se plaindre, à les cajoler eux-mêmes si elles étaient jolies et à les exhorter à prendre chacune un ami. « Le provincial