Un cordelier, comme père du père épouseur, fit
la demande à l’abbesse, qui passait pour la mère
de cette sœur. Un autre cordelier servit de notaire
pour passer le contrat. On publia les bans au parloir
de l’abbesse et dans la salle basse. Le père…
servit de curé ; il les maria, leur faisant dire les
mêmes paroles et faisant de son côté les mêmes
prières et les mêmes cérémonies dont on use dans
les véritables mariages. On donna la bague, qui
fut mise au doigt de l’épousée ; une sœur, déguisée
en cordelier, leur fit une exhortation sur les devoirs
du mariage, et ils furent renvoyés ensuite
seul à seul à un autre parloir pour consommer le
mariage. »
Le passage suivant donnera une idée de l’abandon et de la joie qui régnaient dans ces dévotes orgies.
« On y mangeait ensemble aux grilles, on y buvait avec un chalumeau dans le même verre, on y portait des santés à genoux, et on cassait des verres après avoir bu ; on usait de petits artifices pour faire lever les guimpes. On leur reprochait qu’elles n’étaient que des oisons en comparaison des dames cordelières de…, chez qui dix ou douze cordeliers couchaient tous les jours. On leur citait