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Pour avoir une idée générale de ces dérèglements, on n’a qu’à se figurer, lit-on dans le factum, tous les maux que sont capables de causer les passions humaines, lorsqu’elles sont couvertes du prétexte de la piété, et qu’elles abusent des choses les plus saintes, les plus sacrées, pour se satisfaire et pour corrompre, autant qu’il est en elle, des âmes innocentes ; on n’a qu’à se représenter les manières les plus honteuses et les plus criminelles dont on peut se servir pour renverser l’ordre et la régularité dans une maison religieuse ; enfin on n’a qu’à s’imaginer tous les abus que des gens qui ne sont retenus, ni par la crainte de Dieu, ni par celle des hommes, peuvent faire d’une autorité usurpée et qu’ils emploient pour inspirer le vice et faire régner le péché.

Voici ce que dit une religieuse dans sa déposition :

Les confesseurs s’amusaient à caresser les pensionnaires qu’on leur envoyait pour les instruire à la sainte communion, et leur faisaient toute sorte de contes ridicules. Quand, par occasion, elles sortaient et allaient au couvent de ces pères, ils usaient avec elles de toutes sortes de privautés malséantes, comme pour leur ôter de bonne heure