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nent leur temps pour aller au logis quand il n’y est pas, et s’entretiennent des bonnes intentions que le maître a pour sa famille et du désir qu’il a de l’élever dans des sentiments de vertu.

S’ils voient d’ailleurs qu’une femme est mécontente de son mari, et qu’elle les prie de le disposer à changer de vie, ils lui promettent de faire tous leurs efforts pour le ramener à une meilleure conduite ; et s’ils voient que cette famille ait besoin de leurs services, ils se rendent plus familiers, se lèvent et se promènent dans la chambre, ôtent leurs manteaux, s’approchent du feu ; et s’il y a quelque femme qui les charme, ils lèvent leur robe, font voir une jambe blanche, bien faite, et quelquefois montrent la cuisse et la mutande pour tenter la chair par la chair même.

Lors des premières visites, ils ne s’émancipent pas d’ordinaire tout-à-fait ; ils promettent seulement de venir rendre réponse de ce qu’ils obtiendront sur l’esprit du père ou du mari. On les en conjure et on les laisse sortir avec regret.

S’ils rencontrent quelque bigote dont l’inclination soit portée au vin, ce qu’ils apprennent par leurs confessions, ils abusent de leur faiblesse et se servent des déclarations qu’elles leur ont