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S’étant composé le visage il arriva chez Joséphine, qui poussa un cri en l’apercevant. — Pardon, ma charmante, lui dit-il, de vous surprendre, mais je voulais jouir du premier moment de joie que vous causerait mon retour. Après trois ans d’absence je vous retrouve embellie et toujours plus tendre ; et notre enfant ? — M. Fontaine l’a mis au collège où il fait les plus grands progrès. Il est charmant et sa tendresse m’a seule fait supporter ton absence. — Ah ! j’en suis bien persuadé, ma douce amie, mais où est ma sœur ? — À Boulogne, reprit-elle avec une présence d’esprit dont il ne l’aurait pas cru capable. — À Boulogne ! vous voulez dire à Passy ? — Non, mon ami, est-ce que je ne vous ai pas mandé que M. Fontaine avait acheté une maison dans ce village ? — Non, vous ne m’en avez rien écrit. — Oh ! c’est une lettre qui se sera perdue, car je suis bien sûre de vous l’avoir marqué. — Cela est possible, et ma sœur y est ? — Oui, mon ami, et nous devons y aller dîner aujourd’hui. Heureusement vous serez des nôtres, et je ne vous laisserai pas retourner au couvent avant huit jours. — Cette contrainte est bien douce. — Avez-vous vu M. Fontaine ? — Non, pas encore, vous savez bien que ce n’est pas lui