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dédommageait de l’absence de son ancien amant par les belles parties de plaisir qu’elle faisait avec Dolman. On empêcha Fontaine d’écrire à son amie. On se chargeait de regarder à toutes les lettres que celui-ci lui écrivait, ce qui commença à élever quelques doutes dans son esprit, et saisissant l’occasion d’un marchand vénitien qui allait à Paris, il lui confia ses inquiétudes pour sa sœur, et le pria de se présenter chez madame Fontaine et de lui écrire avec la plus grande exactitude tout ce qu’il verrait dans cette maison, sans parler en aucune manière de lui, afin qu’on ne se doutât pas qu’ils eussent aucun rapport ; qu’il pourrait même dire à ces dames qu’il avait entièrement quitté son pays pour se fixer en France ; que surtout il ne précipitât pas son jugement et qu’il se donnât le temps de bien observer ; qu’en récompense du service qu’il lui rendrait, il lui promettait la protection du cardinal de *** avec lequel il était très-lié.

Thomassini (c’est le nom de ce marchand), arrivé à Paris, alla se loger à l’hôtel du Soleil d’or, près des écuries du roi, suivant les instructions de Durolet ; il s’informa s’il n’y avait pas de marchand avec qui il pourrait échanger des marchandises contre d’autres. L’hôtesse lui indiqua