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ne feront pas de difficulté pour me permettre de t’emmener avec moi. Cependant, je te déclare que c’est avec l’assurance que cette première aventure t’aura servi de leçon, et que tu te conduiras bien. Je hais qu’on affiche les mauvaises mœurs, et j’exige même de ma maîtresse la plus extrême décence ; jugez de ce que je veux que soit ma sœur.

Adélaïde lui jura de se conduire par ses avis, et de garder le plus profond secret sur tout ce qu’elle avait appris par Séraphin. Et rentrant avec son frère dans la salle où étaient son père et sa mère, elle leur demanda mille pardons du chagrin qu’elle leur avait causé, et la permission de les débarrasser de son odieuse présence, en suivant son frère à Paris, qui la mettrait en pension chez une jeune dame très-respectable, qui avait épousé un de ses camarades de collège. Le père y consentit avec grand plaisir, et il fut décidé qu’ils partiraient dans trois jours.

Durolet alla le lendemain aux capucins, où il fut reçu avec considération, comme un prédicateur célèbre. Il demanda le père Séraphin ; on lui dit qu’il était sorti. Fâché de ne pas le trouver pour lui manquer son mécontentement, il revenait chez son père en côtoyant la Garonne lorsqu’il