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sion. Durolet lui proposa de venir coucher aux capucins, qu’il aurait une conversation d’un quart d’heure avec le père gardien, et que dès cinq heures du matin il sortirait du couvent pour se rendre à l’église, et que de là il ramènerait sa chaste moitié chez lui.

Fontaine, qui était avare, était fort aise qu’on l’eût dispensé de toutes les dépenses qu’entraînait, même parmi les bourgeois, une noce d’apparat, et ne voyait que des raisons d’économie dans le mystère que l’on mettait dans ce bizarre mariage. Pendant le chemin de passer aux capucins de la rue St-Honoré, Fontaine ouvrit son cœur à son tendre ami Durolet.

Je ne vous cache point, lui dit-il, que cette confession me chagrine ; car on dit que pour avoir son absolution il faut promettre de renoncer à ses habitudes, et j’avoue que je n’en ai nullement la volonté. Depuis quinze ans, je fais la contrebande, je m’en trouve bien, et je n’ai nulle envie de quitter la partie la plus lucrative de mon commerce. — Cela ne me regarde pas, mon ami, et le père Jérôme vous dira ce qu’il en pense. Cependant, comme se mentir à soi-même et à Dieu sont deux choses fort criminelles, je crois que vous