Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/200

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 49 —


douce et jolie, qu’il serait bien plus heureux qu’en menant la vie de garçon ; et c’était dans ces bonnes dispositions qu’un hasard fait exprès lui fit rencontrer monsieur et madame Fontaine et la jolie mademoiselle Moreau. — Ah ! mon Dieu, que je suis enchanté, madame, de vous rencontrer, dit le capucin à madame Fontaine, qu’il avait vue chez madame Moreau, où il allait quelquefois. Voulez-vous bien que je vous présente mon ami, mon camarade… Celui-ci offrit à ces dames une collation ; et l’imagination échauffée du bonheur conjugal, dont son saint ami lui faisait tous les jours une peinture si touchante, il devint éperdument amoureux de mademoiselle Moreau et de sa dot, dont Durolet trouva le moyen de l’instruire dès qu’il vit qu’elle lui plaisait. — Voila, mon ami, lui dit-il, en le tirant à l’écart, qui vous conviendrait ; et cent mille livres qu’on lui donne en mariage ne gâteraient rien à votre commerce. — Sûrement, répondit Fontaine, mais comment espérer qu’on me la donne ? — Ah ! je m’en fais fort si vous la trouvez à votre gré. — Il faudrait être difficile pour n’en être pas enchanté. — Eh bien, je vous dirai que je suis ami intime de la mère, et si voulez, demain nous en ferons la