douce et jolie, qu’il serait bien plus heureux
qu’en menant la vie de garçon ; et c’était dans ces
bonnes dispositions qu’un hasard fait exprès
lui fit rencontrer monsieur et madame Fontaine
et la jolie mademoiselle Moreau. — Ah ! mon
Dieu, que je suis enchanté, madame, de vous rencontrer,
dit le capucin à madame Fontaine, qu’il
avait vue chez madame Moreau, où il allait quelquefois.
Voulez-vous bien que je vous présente
mon ami, mon camarade… Celui-ci offrit à ces
dames une collation ; et l’imagination échauffée
du bonheur conjugal, dont son saint ami lui faisait
tous les jours une peinture si touchante, il
devint éperdument amoureux de mademoiselle
Moreau et de sa dot, dont Durolet trouva le moyen
de l’instruire dès qu’il vit qu’elle lui plaisait. —
Voila, mon ami, lui dit-il, en le tirant à l’écart,
qui vous conviendrait ; et cent mille livres qu’on
lui donne en mariage ne gâteraient rien à votre
commerce. — Sûrement, répondit Fontaine, mais
comment espérer qu’on me la donne ? — Ah ! je
m’en fais fort si vous la trouvez à votre gré. — Il
faudrait être difficile pour n’en être pas enchanté.
— Eh bien, je vous dirai que je suis ami intime
de la mère, et si voulez, demain nous en ferons la
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