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se jeter à ses pieds. Le cardinal, qui le reconnut, le traita avec sa bonté ordinaire, et lui promit qu’il ferait assoupir l’affaire, mais qu’il fallait absolument faire partir son fils pour les îles, ainsi que son cousin. J’en suis fâché, ajouta-t-il, pour sa femme, qui est fort jolie, quoique peu formée. — Ils ne sont pas mariés, monseigneur. — Tant mieux, je m’en étais douté ; mais vous avouerez que c’est une grande insolence de me présenter une fille. — Je conviens, monseigneur, de toute l’énormité de ses fautes ; cependant la jeune personne appartient à de très-honnêtes gens. Il l’avait enlevée et j’étais venu ici pour les marier. Je n’abuserai point de la confiance de sa mère, qui ne me pardonnerait pas d’avoir uni sa fille à un si mauvais sujet ; mais encore faut-il les trouver. — On les croit, m’a-t-on dit, ajouta le cardinal, chez le comte de Vernon ; mais nous en saurons bien davantage.

Durolet n’était pas moins chagriné de tout ce qu’il entendait ; il craignait d’avoir perdu sa maîtresse, et voyait beaucoup de difficultés à remplir sa promesse de la marier à Fontaine, car le père ne l’aurait pas voulu, quand des ordres supérieurs ne s’y seraient pas opposés. Il ne savait quel parti