cher séducteur, et ne troublez pas la paix de ma
conscience en me laissant apercevoir que l’union
des âmes n’est pas suffisante pour votre bonheur.
Le père Durolet, qui n’avait nulle envie de commettre
un inceste avec madame Moreau, dont les
charmes flétris n’avaient rien qui pût le tenter,
mais qui pourtant ne voulait pas blesser sa vanité
en répondant à de telles avances, se précipita à
ses genoux. — Que faites-vous, mon père ? — Non,
laissez-moi vous protester que mon respect égale
mon amour, et que je suis trop heureux d’avoir
rencontré un cœur comme le vôtre, qui réponde
à la sensibilité du mien, sans me faire manquer
aux devoirs sacrés de mon état… non, ne craignez jamais
que je me prive des biens que je possède
dans une union digne des anges, par les tourrestres
désirs d’une passion charnelle ; non, dit-il en se
levant (et voyant que la dévote était pénétrée de
ses hautes vertus), ce n’est pas de moi que je veux
vous parler, mais d’une infortunée qui gémit sous
le poids d’un injuste ressentiment. — Ah ! ne m’en
parlez pas, ne m’en parlez pas, c’est me tuer que
de prononcer son nom. Qu’elle aille au couvent,
qu’elle y prononce ses vœux, et je la reverrai ;
mais avant je veux ignorer qu’elle existe ? — En-
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