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lence une éclatante réforme, Dieu lui fit trouver miraculeusement le véritable capuchon de saint François.

Transporté de joie et saisi d’un saint respect, Mathieu le baisa plusieurs fois, l’arrosa de ses larmes, en prit la forme, la mesure et la dimension, et alla faire part de sa découverte à ses supérieurs. Ceux-ci, craignant que cette réforme ne les fît rougir de leur propre règlement, eurent la cruauté de le jeter dans un cachot, où, pendant quatre mois, avec deux de ses frères, il fut tourmenté par la faim, la soif et le fouet. Ces trois moines furent relâchés par ordre du pape ; ils en obtinrent un bref en 1526, qui leur permettait de vivre selon le premier esprit de la règle ; et parce que cela paraissait horrible chez les impurs franciscains, ils se retirèrent dans un ermitage. Mais le diable suscita contre eux le ministre provincial des cordeliers, qui, à la tête d’une troupe d’archers, les poursuivit longtemps, les traitant de séditieux et d’apostats. Enfin, persécutés de tous côtés, ils se mirent sous la protection du duc de Camerin, qui les déroba à la fureur des cordeliers, et obtint en 1528 du pape Clément VII une bulle par laquelle il leur était permis de vivre