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molle résistance qu’elle lui opposait. Elle veut paraître fâchée, il mérite de plus en plus sa colère ; enfin, quand il crut qu’elle n’aurait plus la force de le quereller, il l’assura de la pureté de ses sentiments.

Elle, qui n’y voit pas assez pour distinguer les traits de celui qui lui parle, et qui est toujours persuadée que c’est Durolet, et non le père Durolet, écoute avec satisfaction les promesses qu’il lui fait de l’épouser, lui demande seulement pourquoi elle ne peut le voir. — C’est impossible, lui dit-il, parce que mon oncle a la goutte ; et cette pièce est la seule où personne ne vient jamais ; il veut me marier à sa belle-fille, et s’il savait que je vous aime, il en avertirait madame Moreau. Il est vieux, podagre, il mourra bientôt. Alors je serai riche, libre de mes actions, et vous demandant à votre mère, tout ira le mieux possible. La pauvre enfant le crut ; il n’était plus temps de reculer ; elle promit de venir tous les deux jours savoir des nouvelles de l’oncle. Elle lui demanda s’il viendrait chez sa mère. — Non, mes transports me trahiraient ; elle me croit parti pour Blaye ; mais surtout ne parlez pas à mon frère de mon bonheur ni de mes projets ; il n’a nulle idée de l’amour. — Mais il saura bien que vous n’êtes pas