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tendant sa mère qui revenait, elle dit : oui, j’irai, et si bas qu’à peine Séraphin l’entendit ; il saisit sa main, la baisa avec transport, et allant s’asseoir à l’autre bout de la chambre, prit un livre qu’il paraissait lire avec la plus grande attention, tandis que Joséphine semblait n’avoir pas levé les yeux de dessus sa broderie. — Pardon, monsieur, de vous avoir laissé avec cette petite sotte ; mais j’étais bien aise d’avoir l’avis de monsieur votre frère sur le choix de mes livres ; je parie qu’elle ne vous a pas dit un mot. — Oh ! mon Dieu, maman, comment voulez-vous que je fasse ? Quand je parle, je suis une jeune personne sans retenue, sans modestie ; quand je me tais, je suis une bête ; je ne sais quel parti prendre ; d’ailleurs, monsieur était bien le maître de parler, je lui aurais répondu ; mais il s’est mis à lire, il aurait été impoli de l’interrompre. — Allons, taisez-vous, vous ne savez ce que vous dites. — Je suis fâché, madame, dit Séraphin, de ne pouvoir rester plus longtemps ; mais je repars demain, et j’ai beaucoup de devoirs à remplir. Je prendrai vos ordres pour Blaye. Elle le chargea de mille amitiés pour sa mère et de lui dire le plaisir qu’elle aurait à la revoir. Quant à vous, mon père, vous ne partez