tresse de dessin ; je puis me rencontrer avec vous
aux Tuileries. — On pourrait nous voir et le dire à
votre mère ; venez plutôt dans le cul-de-sac du
Coq ; vous demanderez l’appartement de M. Dubuisson,
chez qui je loge ; c’est le frère de ma
mère ; il sort toujours de chez lui à sept heures ;
ainsi vous ne le rencontrerez sûrement pas. Ah !
promettez-le-moi, charmante Joséphine, ou vous
me réduirez au désespoir ; pensez que les moments
sont chers ; votre mère peut rentrer, et je ne retrouverai
jamais l’heureuse occasion qui se présente ;
car si vous n’acceptez pas ce que je vous proposerai
demain, et dont j’attends le bonheur de
ma vie, je partirai dès le soir même pour Blaye,
et même je vous préviens que je vais prendre dès
ce moment congé de madame Moreau. Joséphine
hésitait, non qu’elle ne fût très-curieuse de savoir
ce que M. Durolet avait à lui apprendre, mais un
reste de pudeur, et surtout la crainte de sa mère,
qui la traiterait avec une sévérité extrême, la retenait.
Le plaisir de se venger de l’inconstance du
père Durolet, qui avait transporté à madame Moreau
les sentiments que ses yeux avaient paru lui
assurer la première fois qu’elle l’avait vu aux
Tuileries, la pressait fort de consentir. Enfin, en-
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