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Vous connaissez ce jeu circulaire et folâtre,
Où, de mains en mains fuit, léger courrier de feu,
Le brin, tout rouge encor, qu’on retire de l’âtre ;
Vous connaissez ce jeu.

L’étincelle reluit. Vite ! enfants, prenez place.
Tous en cercle ! et, joyeux, qu’un refrain, dans la nuit,
Accompagne en son vol, avant qu’elle s’efface,
L’étincelle qui luit.


— Martin vit-il ?
— Vit-il toujours ? — Toujours il vit.
— Oui, car il luit.

— L’homme sourit.
— Rit-il toujours ? — Toujours il rit.
— L’homme alors vit,

— Son pied s’enfuit.
— Fuit-il toujours ? — Toujours il fuit.
— S’il marche, il vit.

— Sa main construit.
— Construit toujours ? — Toujours construit,
— S’il fonde, il vit.